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Accueil » Comment l’intelligence artificielle impacte le recrutement ?
Le digital et l’évolution des technologies ne sont pas un sujet de conversation récent, ça fait des années que le métier de recruteur évolue. Mais avec l’arrivée de l’intelligence artificielle (IA), le métier prend une tout autre tournure… Depuis le 30 novembre dernier, c’est ChatGPT qui tient le devant de la scène. Cet outil conversationnel est aussi bluffant, par sa capacité à répondre aux questions, même les plus complexes, de façon naturelle et précise.
Qu’étrange, par sa nouveauté et sa force de frappe. Alors qu’on commence doucement à avoir du recul dessus, de quelle manière cette IA va impacter le recrutement ? Jean-Noël Chaintreuil, Expert en innovation et transformation, maître de conférences associé au CELSA Sorbonne Université et directeur général de Change Factory nous répond sur TalentView.
L’intelligence artificielle va devenir un réel outil d’aide à la décision pour les recruteurs. C’est comme un assistant. Le recruteur aura donc plus de temps pour s’occuper de son candidat, et c’est parce que le recruteur accorde plus de temps et s’investit plus dans le processus de candidature, que l’IA devient intéressante.
En règle générale le recrutement est un métier mouvant. Il évolue un peu plus chaque jour pour devenir le meilleur de lui-même. Pour les entreprises à la quête de la marque employeur la plus performante, l’expérience candidat est au cœur de leurs discours.
“ L’IA va devenir un réel outil d’aide à la décision pour les recruteurs, c’est comme un assistant, le recruteur aura plus de temps pour s’occuper de son candidat”, explique Jean-Noël Chaintreuil.
ChatGPT, un assistant ? En réalisant les tâches les plus rébarbatives, qui prennent du temps le recruteur se centre plus difficilement sur le vrai recrutement. Face à la masse de travail que le recrutement prend, l’humain peut être tenté de bâcler par manque de temps.
“Les candidats ne veulent plus être jugés sur leurs diplômes, même s’ils sont importants, le candidat veut prouver ses compétences à l’aide de test ou d’exercices, il veut savoir si l’entreprise où il va accorder une partie de sa vie convient à ses valeurs, si l’entreprise va prendre soin du candidat”. Le recruteur doit se pencher sur la création de relation avec son candidat, c’est une étape ultime pour le bon fonctionnement de l’entreprise, mais aussi pour sa marque employeur.
ChatGPT peut donc s’occuper des tâches comme :
Toutes les tâches qui sont longues et parfois fastidieuses peuvent être remplacées par chatGPT.
“En mélangeant ces compétences, l’expérience candidat revient au cœur du recrutement en promettant plus de temps et d’investissement avec le candidat, ce qui est la base du recrutement. Le candidat se sentira à sa place puisqu’on accorde plus de temps à l’humain.” explique Jean-Noël. Une bonne expérience, candidat, est égale à une bonne embauche. L’entreprise n’en sortira que vainqueur.
L’intelligence artificielle ne va pas remplacer les recruteurs,
mais les recruteurs qui savent s’en servir vont remplacer les recruteurs.
La question est forcément dans un coin de la tête : est-ce que mon métier est voué à disparaître ? Le métier de recruteur va au-delà du fait de rencontrer des candidats à la chaine et de les trier, il y a un vrai fond humain. Des rencontres, du dialogue, du discernement, etc. Loin de là l’idée qu’un robot quelconque remplace les bases fondamentales de ce métier.
Par contre Jean-Noël Chaintreuil met en garde sur l’évolution du métier, pour lui il est fortement conseillé de se l’approprier. “ L’IA ne va pas remplacer les recruteurs, mais les recruteurs qui savent s’en servir vont remplacer les recruteurs”.
L’IA est considérée comme un outil d’aide à la décision. Elle peut réaliser des tâches à la place du recruteur et devient au fil des années de plus en plus précise, il n’y aura quasiment plus de retouches à faire. Un recruteur qui sait s’en servir gagne du temps, les entreprises veulent des équipes proactives donc savoir la manier va devenir petit à petit une vraie compétence, voire un critère de sélection.
Des limites, il y en a et il en faut. “Il y a le côté culture, chatGPT n’est pas bête, mais on voit bien qu’il n’a pas tout, sa fiabilité n’est pas sûre à 100%, ce n’est pas une science exacte.”, précise Jean-Noël. La conversation intelligente va essayer de ressortir la meilleure des réponses mais elle à la base, ce qui la nourrit, c’est le donneur d’ordre derrière.
De plus pour ce qui est de ChatGPT 3.5, les données auxquelles il se nourrit pour ses réponses s’arrêtent en 2021. Autrement dit, il n’est pas à jour sur l’actualité il n’est d’ailleurs même connecté à internet, il est donc impossible pour lui de juste donner la date du jour.
Tout se joue sur comment le recruteur la nourrit, la forme, grâce à des textes prédéfinis qu’on appelle “le prompt”. C’est un tout nouveau langage mais une fois bien assimilé ça devient juste un gain de temps.
Autre limite Jean-Noël le rappelle, c’est un outil d’aide à la décision, mais pas de décision. S’il remplace le recruteur, ça n’a plus aucun intérêt. Par exemple, si l’IA fait le tri des CV le recruteur va demander que seuls les CV avec certains mots-clés ou certaines compétences soient mis en avant, ce n’est pas pour autant qu’il faut négliger les autres candidatures.
Pour moi, les lettres de motivation ne servent plus à rien.
Vous vous êtes peut-être déjà posé la question en lisant une lettre de motivation, si celle-ci a vraiment été écrite par le candidat ou c’est juste un simple modèle type. En utilisant ChatGPT, des lettres de motivation peuvent paraître quasiment irréprochables. Jean-Noël Chaintreuil, à lui déjà un avis très tranché sur la situation : “Pour moi les lettres de motivations ne servent plus à rien”.
Le sujet fait débat, la lettre de motivation utile ou non ? Un candidat sachant utiliser chatGPT peut gagner du temps sur la lettre de motivation, ce n’est pas forcément signe d’un manque d’intérêt pour l’entreprise mais bien un gain de temps encore une fois.
Mais écrire des lettres de motivation pour en écrire, sans personnalisation n’est pas réellement attrayant pour le recruteur, certaines alternatives sont parfois plus intéressantes et significatives. Par exemple, grâce à un questionnaire de préqualification, une vidéo de présentation, une préqualification par téléphone etc.
En tant que recruteur, vous avez forcément été face à de l’intelligence artificielle, et cela, sans vous en rendre compte. Que ce soit pour rechercher des candidats à partir de bases de données en ligne, présélectionner les CV, analyser en amont le candidat, planifier les entretiens, etc. Dans l’ensemble, l’IA contribue à révolutionner la façon dont les recruteurs trouvent et embauchent les meilleurs talents, rendant le processus de recrutement plus rapide, plus efficace et plus performant que jamais. À vous de savoir l’utiliser à bon escient.
Sous ses airs hyper techniques et laborieux, l’IA n’est pas si indomptable que ça. Un peu de curiosité suffit à comprendre vite comment elle fonctionne. Internet regorge de cours et de tutos pour la comprendre et l’utiliser.
Pour tenter l’expérience, à vous de vous lancer sur ChatGPT et de tester, rien qu’avec des questions basiques, pour voir sa capacité à répondre vite et précisément. “Les gens vont intégrer chatGPT aussi facilement que LinkedIn, je n’en doute pas.”, rassure l’expert.
Une fois la plateforme assimilée, c’est à vous de définir vos objectifs. Il faut identifier les problèmes que vous voulez résoudre dans votre recrutement pour choisir les bons outils parce qu’il en existe une grande variété dans le recrutement alimenté par l’IA.
Ça peut être un problème avec vos annonces d’offres d’emploi ou votre présélection CV. Une fois que vous avez mis en œuvre l’IA dans votre processus de recrutement, il est important de surveiller et d’évaluer régulièrement son efficacité.
Attention, il est nécessaire de s’assurer l’équité. Soyez conscient des préjugés potentiels dans vos données et algorithmes, prenez des mesures pour assurer l’équité dans votre processus de recrutement. Cela passe par utiliser des sources de données diverses, de tester vos algorithmes.
“Il faut revenir aux fondamentaux, si la marque employeur est nulle, alors même avec l’IA la marque employeur restera nulle. C’est une culture, mais elle ne changera en rien la manière dont on gère l’entreprise”, fini par conseiller l’expert.
Si face à l’intelligence artificielle, le recruteur se sent dépassé voire craintif, il suffit juste de s’approprier l’outil pour le rendre performant. Non il ne remplacera pas le métier mais il peut devenir un bon allié pour effectuer les tâches répétitive et parfois fastidieuse. Utiliser la technologie pour rendre le recruteur plus humain envers ses candidats, c’est possible.
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